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Réflexion sur la notion d'universel : ses origines, sa définition par rapport à l'idée de relativisme et son actualité en Chine et en Occident. L'auteur souhaite repenser le dialogue entre les cultures afin de les envisager comme des ressources à explorer.
François Jullien
Philosophe et sinologue, professeur à l'université Paris Diderot et membre de l'Institut universitaire de France ; directeur de l'Institut de la pensée contemporaine.
Son travail est traduit dans quelque vingt-cinq pays.
De l'universel
Y a-t-il des valeurs universelles ? Où situer le commun entre les hommes ? Comment concevoir le dialogue entre les cultures ?
Pour répondre à ces questions, il nous faut suivre l'avènement du politique à partir du commun ; en même temps que remonter dans l'histoire composite de notre notion d'universel : à travers l'invention grecque du concept, la citoyenneté romaine ou la neutralisation de tous les clivages dans le salut chrétien. Mais il conviendra également d'interroger les autres cultures : la quête de l'universel ne serait-elle pas la préoccupation singulière de la seule Europe ?
Il est temps, en effet, de sortir à la fois de l'universalisme facile et du relativisme paresseux : notamment de repenser le dia-logue des cultures en termes, non d'identité, mais d'écart et de fécondité ; d'envisager ainsi ces cultures comme autant de ressources à explorer, mais que l'uniformisation du monde aujourd'hui menace. Car seul ce pluriel des cultures permettra de substituer au mythe arrêté de l'Homme le déploiement infini de l'humain, tel qu'il se promeut et se réfléchit entre elles.