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Dans les années 1920, le cinéma voit apparaître un langage nouveau, celui des idées devenues sensibles, révoquant ainsi l'ancien art des histoires et des personnages. Mais il fallait aussi restaurer les intrigues, les types et les genres que d'autres arts avaient fait voler en éclats. J. Rancière analyse les formes de ce conflit entre deux poétiques qui font l'âme du cinéma.
Jacques Rancière
Né à Alger en 1940, il est professeur émérite de philosophie à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages aux relations entre politique, art et littérature. Il a notamment publié au Seuil, dans « La Librairie du XXIe siècle », Courts Voyages au pays du peuple, Les Noms de l'histoire. Essai de poétique du savoir et Chroniques des temps consensuels.
La fable cinématographique
Une fillette et un tueur devant une vitrine, une silhouette noire descendant un escalier, la jupe arrachée d'une kolkhozienne, une femme courant au-devant des balles : ces images de Lang ou Murnau, Eisenstein ou Rossellini iconisent lecinéma et cachent ses paradoxes. Pensé comme le langage nouveau des idées sensibles, il a restauré les intrigues, les types et les genres détruits par les autres arts. Entre le rêve de Jean Epstein et l'encyclopédie désenchantée de Jean-Luc Godard, l'adieu au théâtre et la rencontre de la télévision, les voyages de James Stewart dans l'Ouest et ceux de Gilles Deleuze au pays des concepts, Jacques Rancière suit ce conflit de deux poétiques qui fait de la fable cinématographique une fable contrariée.