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Analyse sémiotique du langage poétique en France à la fin du XIXe siècle, de ses transformations, ses spécificités et de son rapport à la signification.
Julia Kristeva
Linguiste, sémiologue, psychanalyste, elle est professeur émérite de l'université Paris VII-Diderot. Elle a notamment publié Le Langage, cet inconnu (Seuil, 1981), Beauvoir présente (Fayard, 2016) et Je me voyage. Mémoires (Fayard, 2016).
La révolution du langage poétique
Le langage poétique est ce lieu où la jouissance ne passe par le code social que pour le transformer. Il introduit donc dans les structures linguistiques et la constitution du sujet parlant une rupture totale.
Il faut lire le langage poétique comme une pratique sémiotique, qui agence une nouvelle configuration dans le temps de l'énonciation et la signification. Lautréamont et Mallarmé sont les noms que porte, à la fin du XIXe siècle, cette expérience bouleversant la phonétique, le lexique, la syntaxe, les relations logiques, en même temps que l'« ego transcendantal ». Dans la crise de l'État bourgeois, du droit paternel, de la religion, un sujet et son discours, qui se maintenaient depuis deux mille ans, s'effondrent. L'avant-garde du XXe siècle opère, en l'approfondissant, depuis cette révolution.