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Dans ce traité publié en 1988, le philosophe expose une doctrine de la vérité qu'il veut compatible avec la thèse ontologique de l'irréductible multiplicité de l'être en tant qu'être. Cette doctrine de la vérité est étayée sur une théorie générale de l'événement, pensée de l'immanence radicale. Le sujet, "instance locale", tire du devenir aléatoire d'une vérité dans l'événement son "peu d'être".
L'être et l'événement . Articuler pour notre temps une philosophie qui, quant à la pensée de l'être, ouvre une autre voie que celle de Heidegger et, quant à la doctrine du sujet, se tienne au-delà de Lacan : tel est l'enjeu.. De l'hypothèse que la pensée de l'être s'accomplit dans les mathématiques et de la portée ontologique de la théorie des ensembles de Cantor se déduit une appréhension de l'être comme multiple.. Reste qu'existe un site de « ce qui n'est pas l'être » : c'est celui de l'événement, terme surnuméraire pour un franchissement indécidable au savoir et dont la vérité est toujours par avance indiscernable.. Le sujet, dès lors, loin d'être le garant ou le support de la vérité, en est bien plutôt une instance locale, improbable, qui tire du devenir aléatoire d'une vérité dans l'événement son peu d'être. Il n'en tisse pas moins une fidélité qui s'inscrit dans l'art, la science, la politique et l'amour..