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À Ciudad Juárez, ville frontière entre le Mexique et les États-Unis, bastion des cartels de la drogue et point frontalier parmi les plus passants de la planète, des centaines de femmes ont été assassinées depuis 1993, sans que ces morts atroces (viols, mutilations, strangulations) aient été ni élucidées ni, bien sûr, punies. Vivant dans des maisons de carton aux confins du désert, les victimes étaient employées dans des maquiladoras, des usines d'assemblage (pour femmes seulement) possédées par des multinationales, fonctionnant nuit et jour, et produisant vêtements et objets destinés à la consommation des Américains du Nord. Dans la pièce, une femme d'ici, aux prises avec les objets de son quotidien qui semblent tous l'accuser, crie sa révolte et sa colère, tentant de comprendre l'incompréhensible.
Après avoir fondé le Carrousel avec Gervais Gaudreault en 1975, Suzanne Lebeau, d’abord comédienne, a peu à peu délaissé l’interprétation pour se consacrer à l’écriture. Elle a signé plus de vingt-cinq pièces de son cru, trois adaptations et plusieurs traductions. Elle compte parmi les auteurs québécois les plus joués dans le monde, avec une centaine de productions sur quatre continents. Traduites en seize langues, ses œuvres lui ont mérité de nombreux prix et distinctions. Nommée Chevalier de l’Ordre de la Pléiade pour l’ensemble de son œuvre dès 1998, elle a reçu en 2010 le prix Athanase-David, la plus prestigieuse récompense de carrière remise à un écrivain québécois. Chaîne de montage, qui a été lu lors de Dramaturgies en dialogue en 2012, sera créé au Théâtre de Quat’Sous, à Montréal, à la fin octobre 2014.
À Juárez, ville frontière entre le Mexique et les États-Unis, bastion des cartels de la drogue et point frontalier parmi les plus traversés de la planète, des centaines de femmes ont été assassinées depuis 1993 sans que ces morts atroces aient été élucidées. Les victimes ? De jeunes employées d'usines qui produisent à plein régime nos biens de consommation.Une femme seule nous raconte. À la fois enquête et cri de révolte, son monologue interroge et dénonce les faits afin qu'on n'oublie plus. Jamais.
