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En décrivant par le menu les éléments perçus dans les variations des saisons et leurs impacts sur le quotidien, Johanne Fournier chante le Bas-du-Fleuve et la Gaspésie avec un pouvoir d'évocation qui donne le goût de déménager pour retrouver, à notre tour, ce rythme, cette beauté, cette vie primordiale que les citadins perdent trop souvent de vue. Mais la mort du père survient en cours de route, et l'obligation de vider la maison paternelle pousse à mettre en boîtes certains souvenirs... Tout doit partir est une réflexion sur la nature et le deuil. C'est le travail du temps qui passe et qui nous affecte. C'est la mélodie des petites choses. C'est la qualité d'un regard, porté par une écriture juste et inspirante. Un très beau petit livre, une méditation contagieuse.
Originaire de Matane, où elle est retournée vivre, Johanne Fournier est cinéaste indépendante depuis plus de trente ans. Elle a entre autres filmé les peuples autochtones - Montagnais et Innus -, les bateaux du fleuve et les cabanes de la grève.
Ici, ce sont les saisons, d'abord, qui remodèlent le vivant. La puissance de la nature, la fragilité des humains. Et la mort du père, dont il faut maintenant liquider les affaires en faisant des boîtes. Tout doit partir est un vaste petit livre. Il contient des vies, il est débordé par le fleuve. Il a la beauté terrible du temps qui passe comme le vent, coupable d'érosion. On s'y burine, on se perd dans le paysage. On s'y retrouve.
