Temps sauvage selon Anne Hébert (Le)

« Le Centre d’études et de recherches qui porte mon nom me permet de rêver à une seconde vie de mes livres, dans le temps, alors que le temps lui-même se sera tu en moi. », confiait Anne Hébert à Michel Gosselin, quelques mois avant sa mort. Elle nous rappelle ainsi que ses poèmes, ses nouvelles, ses romans, ses pièces de théâtre sont autant de paysages textuels bordant, tels des horizons ou des rivages, le temps qui parlait en elle. Poète, elle savait que toute durée même réduite à l’instant est un lieu de tension, à la fois obscur et lumineux, où se joue en soi le rapport du désir d’être et des émotions qui rythment l’histoire. Dès lors, un titre s’est imposé à nous : « Le temps sauvage selon Anne Hébert ». Les lectures proposées dans ce numéro montrent que le traitement du temps dans l’œuvre hébertienne est multiple et qu’il appelle de nouveaux questionnements de la part de la critique littéraire contemporaine : hors-temps de l’inconscient qui ne se laisse pas réduire ni mesurer, temporalités enchevêtrées de la mémoire personnelle et mythique, identité, altérité et configurations inédites de la présence au monde comme lieu d’inscription du sujet féminin, mais aussi bien consentement au temps sauvage qui peut correspondre au temps du secret ou de la promesse.dossier: le temps sauvage selon anne hébert Mario Dufour • Lucie Bourassa • Nathalie Watteyne • Mélanie Beauchemin • Lucie Guillemette • Isabelle Boisclair • Daniel Marcheix • Anne Ancrenat • Laurent Fourcauthors dossier Natalie Chevalier • Neil B. Bishop