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Qui a dit que la pierre ne pouvait être animée ? Ce n’est pas Klara Becker, dont les deux mains sont faites pour étreindre et pour sculpter. Qu’importe alors d’être née femme, dans un petit village ontarien, au tournant du siècle dernier. Qu’importe le destin, qui vous prive de l’amour aussitôt connu, aussitôt enfui. Qu’importe la guerre, l’histoire ou l’océan qui séparent les êtres. Il s’agit de vivre, en faisant preuve d’audace. S’inspirant du mémorial de Vimy, élevé en France, en 1936, en souvenir des soldats canadiens morts durant la Première Guerre mondiale, Jane Urquhart signe un roman tout en finesse, où la grande histoire se conjugue avec les rêves de chacun. Rêves de bonheur, mais aussi de fuite. Depuis sa lointaine Bavière au XIXe siècle, le curé Gstir entend l’appel du Canada. Pour Tilman, le frère de Klara, c’est celui de la route. Celui de l’aventure, pour Eamon, qui part au combat, malgré son amour pour Klara. Et pour celle-ci, au-delà de l’amour, c’est le rêve de créer qui l’emporte, en bravant le destin et les interdits de son sexe. Un roman exceptionnel, retenu dans la première sélection du Booker Prize, lors de sa parution. Une grande romancière qu’on ne relira jamais assez. Jane Urquhart est l’une des figures importantes de la littérature canadienne actuelle, et s’inscrit dans la lignée des Margaret Atwood, Carol Shields et Alice Munroe. Cinq de ses ouvrages de fiction ont été traduits en français, dont Le Peintre du lac (Albin Michel). Traduit de l’anglais (Canada) par Anne Rabinovitch
