couverture

Thérèse Casgrain : la gauchiste en collier de perles

Forget, Nicolle

  • Éditeur : Fides
  • 554 pages
  • ISBN 9782762135169
  • Paru le 5 mars 2013
  • 34,95 $ *
  • Essais

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Résumé

Thérèse Casgrain est un formidable personnage qui a traversé presque tout le siècle dernier. On se souvient d’elle surtout pour avoir été la « suffragette en chef » lors de la longue marche des femmes du Québec vers l’obtention du droit de vote. Mais là ne se résume pas son influence sur la société québécoise et canadienne. Issue de la grande bourgeoisie canadienne-française du début du vingtième siècle, Marie-Thérèse Forget aurait pu se contenter de consacrer ses loisirs aux réceptions et aux œuvres pies, comme les femmes de son milieu. Profondément éprise de justice, elle s’investit au contraire dans des batailles de toutes sortes, mettant à profit son temps, son argent, son sens de l’organisation et son vaste réseau de connaissances. À contre-courant de son milieu, de sa classe et de son sexe, elle est convaincue qu’elle peut infléchir le cours de l’histoire et s’y emploiera jusqu’à la fin. C’est son aversion pour l’injustice, qui la mène vers l’action politique. Première femme chef de parti au Québec et au Canada, elle dirige le CCF et sera du comité qui présidera à la transformation de ce parti en ce qui deviendra le NPD, en 1961. Pour Thérèse, la politique est d’abord et avant tout l’instrument des réformes sociales. Outre le droit de vote des femmes, elle réclame pour elles le droit de pratiquer la médecine et le droit, ainsi que la pleine capacité juridique pour les femmes mariées. Elle se battra également pour que les allocations familiales soient versées à la mère au Québec, pour la paix dans le monde et pour les droits des Amérindiennes.

Biographie de l'auteur.e

Diplômée en gestion, en droit et en bioéthique, Nicolle Forget a fait du journalisme, de l’enseignement et pratiqué le droit jusqu’en 2011. De tout temps active dans les organisations à caractère social et communautaire, elle a été membre fondateur de la Fédération des Femmes du Québec, a siégé à de nombreux conseils d’administration et tribunaux administratifs. Elle est administratrice de sociétés et consacre ses loisirs à la rédaction de biographies. En 2006, elle publiait une biographie de la fondatrice des Grands Ballets Canadiens, Ludmilla Chiriaeff.

Quatrième de couverture

Avant-propos à la nouvelle édition de 2015L’Histoire s’écrit au jour le jour. S’efface aussi parfois. Mais il arrive que l’actualité remette au goût du jour ceux qui ont fait cette Histoire. Entre autres, lorsque certaines décisions de ceux qui nous gouvernent ont pour effet immédiat de rendre invisibles les pionnières du droit des femmes au Canada. Pendant des années, ces femmes, dont Thérèse Casgrain, ont eu un timbre à leur effigie, un billet de banque de 50 $, voire un prix. Le remplacement du Prix du bénévolat Thérèse Casgrain, par le Prix du Premier ministre (du Canada), a ravivé l’intérêt pour la vie de cette femme, hors norme, hors cadre, cette bourgeoise portant le cœur à gauche. La gauchiste en collier de perles retrace les luttes que Thérèse a menées, avec une poignée de femmes et la complicité de quelques hommes, dont son mari. Elle a défendu le droit au travail, pour les femmes, et le droit des femmes mariées de disposer de leur salaire. Elle a fait la promotion de À travail égal salaire égal qu’elle définissait ainsi : « …non pas seulement en durée, ce qui ne signifie pas grand chose, mais en quantité et en qualité. » C’était en 1933, au plus fort de la grande crise. À la même époque, Thérèse souhaitait que des crèches (garderies) soient ouvertes pour permettre aux femmes qui travaillent d’y laisser leurs enfants en toute quiétude, le jour.Thérèse était une visionnaire, et pas uniquement en ce qui concerne les droits des femmes. En juillet 1959, sous le gouvernement Duplessis, elle fait campagne pour une instruction publique et obligatoire pour tous jusqu’à l’âge de seize ans, pour la gratuité scolaire et pour un régime de prêts et bourses de même que pour un financement adéquat des universités. Elle souhaite la disparition des caisses électorales, siège de la corruption qui mine les vieux partis, et réaffirme la nécessité de « donner aux employés des services publics le droit d’association et de faire la grève ». Thérèse propose la création d’un organisme de planification économique pour veiller à la conservation des ressources naturelles qui, « actuellement ne servent qu’à augmenter le bien-être du petit nombre au dépens de la plus grande partie de la population. » Ses idées seront reprises par le gouvernement libéral de Jean Lesage et feront partie du programme menant à la Révolution tranquille.Dans le premier quart du siècle dernier, les femmes ont bataillé ferme pour obtenir le droit à l’éducation supérieure et, tout au long des décennies suivantes, pour accéder à la pratique des professions. Et ce n’est que depuis avril 1940 qu’elles peuvent voter et se porter candidates aux élections en cette province. Au moment d’écrire ces lignes, force m’est de constater que les acquis sont plus fragiles que jamais. Nos filles et petites-filles doivent en être conscientes; leurs frères et conjoint devraient l’être aussi : le couperet qui tombe en ce moment sur certains programmes ou chapitres de ceux-ci affectera d’abord les femmes. Nicolle ForgetLongueuil, 31 décembre 2014.