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Bien ancré dans son monde, Tit-Coq est le premier jalon du théâtre « national et populaire » dont le Québec avait grand besoin depuis longtemps. Alors célèbre en tant que Fridolin, Gratien Gélinas reprend un personnage de ses revues satiriques qu’il y a interprété avec succès. Tit-Coq, conscrit dans l’armée, dénonce les profiteurs de guerre, ceux qui s’engraissent à «l’arrière-front». Né «de mère inconnue puis de père du même poil», il est donc un «bâtard» qui prend la stature d’un héros tragique lorsqu’il revient d’Europe pour trouver sa blonde mariée à un autre. Vingt ans avant Michel Tremblay, Gratien Gélinas donne à ses personnages la langue du public; il campe une bonne partie de l’action dans un Montréal urbain, loin des campagnes bucoliques. Créé en 1948, Tit-Coq se rend jusqu’à New York, pour un total de 542 représentations en français et en anglais – un exploit.