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Les auteurs de cet ouvrage collectif explorent les questions de la méchanceté et de la cruauté dans la littérature du XVIIe siècle à aujourd'hui.
Marie-Hélène Larochelle est professeure agrégé à l’Université York. Elle est l’auteure de Poétique de l’invective romanesque, L’invectif chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme (Montréal, XYZ, coll. « Théorie et littérature », 2008).
La méchanceté et la cruauté se mesurent-elles? Ces formes de violence décrivent des comportements qui prennent leur source chez une personnalité déviante, dangereuse. Interroger ces perversions, c’est comprendre les motivations qui déclenchent l’attitude, les amonts de la violence, étant entendu qu’elle peut demeurer à l’état de projet. Le discours légal a ses degrés de gravité, et tout un spectre pour évaluer la préméditation. Que retient la littérature de cet examen ? La littérature accueille volontiers l’illégitime, de sorte que le partage de l’acceptable s’y effectue difficilement. Quels codes du potentiel dangereux s’appliquent alors à l’esthétique littéraire ? Alors que l’époque donne plus volontiers son attention aux « bons sentiments », à la bienveillance et au care, cet ouvrage collectif se risque à mettre en lumière les voix de la violence. Décrivant un objet textuel marginal dans la littérature canonique comme dans le discours civique, ce collectif se penche sur les fictions littéraires malveillantes qui reposent sur un projet esthétique cruel ou méchant. Traquant le romancier malin, soit celui dont la méchanceté est aussi astucieuse, les auteurs privilégient les dimensions tant esthétiques que sociocritiques afin de comprendre les nuances du maléfique. Cas sinistres, situations inquiétantes, narrations torves, les auteurs de ce collectif se risquent à quantifier la perversion littéraire, sinon à en déterminer la valeur et les critères de la réception manipulée.