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L'origine des lettres québécoises remonte au XVIIIe siècle. C'est ce que révèle ce travail archéologique sur un patrimoine littéraire longtemps négligé par les historiens : les représentations du Canadien par des Européens dans les dernières décennies de la Nouvelle-France, mais aussi les premiers textes conçus et diffusés par les Canadiens eux-mêmes dans la nouvelle Province de Québec puis au Bas-Canada. La figure du fier et indiscipliné Canadien parfois assimilé au « Sauvage » traverse en Nouvelle-France les écrits de Lahontan, de Lafitau, de Charlevoix et de Mgr de Saint-Vallier. Elle hante aussi les récits de Beauchêne, de Lesage et de Voltaire, comme les témoignages de Kalm, de Montcalm, de Bougainville et de madame Bégon.
Professeur de lettres à l'Université du Québec à Montréal, Bernard Andrès est membre de la Société des Dix et de la Société royale du Canada. Il se consacre depuis 1990 à l'étude des origines des lettres québécoises. Il dirige le projet de recherche « Archéologie du littéraire au Québec » auquel on doit La conquête des Lettres au Québec (2007) et, avec Marc André Bernier, Portrait des arts, des lettres et de l'éloquence au Québec (2002). Bernard Andrès a aussi publié en collaboration L'identitaire et le littéraire dans les Amériques (1999), Utopies en Canada (2001), Mythes et sociétés des Amériques (2007) et Journal du siège de Québec du 10 mai au 18 septembre 1759 (2009).
L'origine des lettres québécoises remonte au XVIIIe siècle. C'est ce que révèle ce travail archéologique sur un patrimoine littéraire longtemps négligé par les historiens : les représentations du Canadien par des Européens dans les dernières décennies de la Nouvelle-France, mais aussi les premiers textes conçus et diffusés par les Canadiens eux-mêmes dans la nouvelle Province de Québec puis au Bas-Canada. La figure du fier et indiscipliné Canadien parfois assimilé au « Sauvage » traverse en Nouvelle-France les écrits de Lahontan, de Lafitau, de Charlevoix et de Mgr de Saint-Vallier. Elle hante aussi les récits de Beauchêne, de Lesage et de Voltaire, comme les témoignages de Kalm, de Montcalm, de Bougainville et de madame Bégon. Mais cette dernière est canadienne et c'est de l'intérieur qu'elle livre alors son point de vue sur ses compatriotes. Au lendemain de la Conquête anglaise, les lettrés canadiens prennent eux-mêmes la plume pour défendre leurs intérêts et résister à l'assimilation. L'imprimerie et les premières gazettes leur fournissent de nouvelles armes dont ils tirent parti en s'initiant aux « Belles lettres » et à la politique. Chansons, récits, poèmes, mémoires et polémiques, mais aussi productions théâtrales animent le paysage culturel, alors que grondent les révolutions américaine et française. Les plus hardis connaissent la prison. Dans cette première génération d'écrivains se côtoient des Canadiens de naissance comme Saint-Luc de La Corne, Mézière, Bailly de Messein et Plessis, mais aussi des Français installés à demeure, comme Mesplet, Jautard, De Sales Laterrière et Du Calvet. Également romancier, Bernard Andrès choisit ici de nous raconter leur histoire et leurs histoires. Il offre, dans cet essai qui constitue l'aboutissement de vingt années de recherches, une synthèse de ses travaux, en concluant sur le passage de la génération de la Conquête à celle des Patriotes.