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Cette thèse repose sur le refus d'instaurer une césure entre des peuples ou des sociétés jugées traditionnelles ou modernes sans que des enjeux souvent peu visibles, et pourtant structurants, soient globalement considérés. Dans le contexte canadien, intégrer ces aspects dans la compréhension de la relation Canada britannique-Canada francophone amène à s'arrêter sur un discours, celui de la britannicité et de ses conséquences (orientalisme, colonialisme), et sur le modèle postcolonial lui-même et sa tendance à évacuer la question francophone.
Claude Couture est professeur titulaire au Campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta. Directeur de l'Institut d'études canadiennes de l'Université de l'Alberta de 2001 à 2011, il a obtenu en 2006 le Rutherford Award de l'Université de l'Alberta et un Killam Professorship en 2007-2008. Il a aussi été récipiendaire de la University Cup de l'Université de l'Alberta en 2009. Depuis le début de sa carrière, il s'intéresse au thème de la modernité étudiée sous différents aspects : histoire urbaine, architecture, histoire politique et économique, théories des sciences sociales, analyse critique des théories du postcolonialisme, analyse critique des théories du nationalisme.
Contrairement à la plupart des écoles de pensée sur le nationalisme, les auteurs adoptent comme thèse l'idée que la compétition des discours constitue l'axe essentiel des nations. Cette thèse repose sur le refus d'instaurer une césure entre des peuples ou des sociétés jugées traditionnelles ou modernes sans que des enjeux souvent peu visibles, et pourtant structurants, soient globalement considérés. Dans le contexte canadien, intégrer ces aspects dans la compréhension de la relation Canada britannique-Canada francophone amène à s'arrêter sur un discours, celui de la britannicité et de ses conséquences (orientalisme, colonialisme), et sur le modèle postcolonial lui-même et sa tendance à évacuer la question francophone. C'est aussi, du point de vue de la francophonie, éviter toute prédiction déterministe par rapport à la francophonie hors Québec dans sa volonté de résister à une assimilation statistiquement annoncée, mais sans cesse ajournée. Enfin, c'est d'une part mieux saisir la complexité du Québec des années 1930 et, d'autre part, repenser le phénomène de l'immigration par rapport à une société canadienne-britannique qui, aujourd'hui encore, essaie de réduire le poids de la francophonie dans la sélection des immigrants.