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Regarder le négatif d'une photographie confère au portrait un aspect monstrueux puisque le renversement des contrastes révèle un caractère insoupçonné. Tel est l'éclairage ici jeté sur les romans de Réjean Ducharme, afin que ressortent des nuances et des rapports jusqu'alors demeurés dans l'ombre. Ces romans, drôles, difficiles, violents et par moments illisibles, figurent le monstre en tant que personnage, mais aussi souvent en tant que système de normes monstrueux.
Marie-Hélène Larochelle est professeure adjointe à l'Université York. Elle est l'auteure de Poétique de l'invective romanesque, L'invectif chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme (Montréal, XYZ, coll. « Théorie et littérature », 2008).
Regarder le négatif d'une photographie confère au portrait un aspect monstrueux puisque le renversement des contrastes révèle un caractère insoupçonné. Tel est l'éclairage ici jeté sur les romans de Réjean Ducharme, afin que ressortent des nuances et des rapports jusqu'alors demeurés dans l'ombre. Ces romans, drôles, difficiles, violents et par moments illisibles, figurent le monstre en tant que personnage, mais aussi souvent en tant que système de normes monstrueux. Il faut voir comment, par les excès et la déviation qu'elles portent, ces oeuvres repoussent et fascinent à la fois. Les monstres se classent selon un système que les romans eux-mêmes valorisent: celui des dictionnaires. Chaque lettre est sacrée dans le discours ducharmien et, par respect pour cette hiérarchie des lettres sur les mots, c'est l'ordre alphabétique qui permet de faire connaissance avec vingt-six monstres de Ducharme. L'abécédaire offre les seules cases, les seules entrées, que ces monstres veulent bien emprunter. Refusant farouchement les étiquettes, les monstres de Ducharme accepteront peut-être de loger à l'enseigne d'un A ou d'un Z.