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Dans son premier roman, Maryse Rouy revisite pour nous les couloirs du temps et nous fait découvrir la vie de cour au XIIe siècle. Très documenté, son récit nous entraîne à la suite d’Azalaïs, une jeune suivante à la cour de Philippa, épouse du comte de Poitou et duc d’Aquitaine. Voilà donc un roman historique savammant dosé où l’époque médiévale nous est contée avec rigueur et dans un style enlevant et où histoires, aventures et intrigues amoureuses se marient admirablement. Autour de deux personnages qui ont profondément marqué leur époque, Guillaume IX d’Aquitaine, le premier troubadour, et Robert d’Arbrissel, le fondateur de Fontevraud, l’auteure a recréé, dans ses moindres détails, et pour notre plus grand plaisir, la vie de cour du XIIe siècle. Sur fond de poésie courtoise, dans un cadre historique savamment reconstitué, elle a campé une héroïne imaginaire qui nous introduit dans un monde de femmes : celui de la noblesse médiévale. À l’histoire d’Azalaïs, s’ajoutent celles de Philippa, de Mahaut, de Bieris… autant de façons de chercher le bonheur et une reconnaissance sociale dans un monde largement dominé par les valeurs masculines.
Après avoir longtemps conjugué l’enseignement et l’écriture romanesque, Maryse Rouy se consacre aujourd’hui exclusivement à son métier de romancière, ce qui réjouira tous ceux qui ont lu ses grands romans historiques, notamment Azalaïs ou la Vie courtoise, Mary l’Irlandaise et Au nom de Compostelle. Avec la tétralogie Une jeune femme en guerre, l’auteure nous offre une œuvre poignante au cœur de laquelle de jeunes Québécois vivent avec intensité les moments de grands changements que furent la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre.
Extrait :C'était le premier tournoi où Azalaïs et Mahaut avaient à craindre pour quelqu'un, et elles s'étaient assises côte à côte, se tenant les mains. En réalité, on ne voyait pas grand-chose du combat : entre le moment où les deux lignes de cavaliers s'élançaient l'une contre l'autre, et celui où, toute poussière retombée, on distinguait qui était encore à cheval et qui gisait à terre, désarmé par les soins des valets de son vainqueur, c'était une confusion totale et une cacophonie terrible, faite du galop des chevaux, des cris des combattants et de l'entrechoquement des pièces de fer. Les hérauts annonçaient la reprise de l'affrontement en sonnant de l'olifant, ce qui ajoutait au vacarme une note de gaieté martiale. À chaque interruption, les jeunes filles cherchaient anxieusement à repérer celui pour lequel elles tremblaient, et quand elles y étaient parvenues, retrouvaient pour un temps un cœur léger, se laissant aller à l'atmosphère de liesse qui les entourait.