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Mathilde n’est pas jolie du tout. Heureusement qu’il y a Canif, son serpent, pour la guider dans sa redécouverte de soi… et du monde.Dans son quatrième roman pour adultes, Jean-François Beauchemin aborde la thématique de la différence et, qui plus est, celle qui est visible. Avec sa plume inventive et imagée, il fait le récit du parcours singulier d’une jeune fille en proie aux tourments propres à sa condition.Mathilde porte une jolie robe bleue, elle a un sacré caractère et des oreilles si grandes qu’elle se trouve désastreusement moche. Pour apaiser son tourment, ses parents lui proposent d’adopter un animal de compagnie. Contre toute attente, Mathilde optera pour un serpent. Cet ami interminable, silencieux et un peu mystérieux deviendra vite son confident le plus sûr. Mieux encore, il renouvellera son regard sur le monde et lui fera découvrir une chose importante : la liberté. C’est-à-dire le contraire de la tyrannie. La tyrannie de l’apparence physique, bien sûr, mais aussi celle de la vieillesse, de l’attachement, du corps et de quelques autres choses encore. Cette histoire est avant tout un éloge de l’amitié, source de réconfort, de joies nombreuses et, parfois même, de redécouverte de soi.
Jean-François Beauchemin a été tour à tour rédacteur, concepteur, puis réalisateur à la Société Radio-Canada. Sa première trilogie, constituée de Comme enfant je suis cuit, Garage Molinari et Les Choses terrestres, s’inspirait de l’émouvante profondeur de l’enfance. Il s’est également adressé aux adolescents avec la parution en 2001 de Mon père est une chaise. Au secteur adultes, on lui doit aussi Le Petit Pont de la Louve et Turkana Boy. Avec la publication de Cette année s’envole ma jeunesse, il a complété une autre trilogie amorcée avec La Fabrication de l’aube (Prix des libraires 2007), suivie de Ceci est mon corps, et qui traite de la question du deuil et de notre rapport à la vie. Dans Le Temps qui m’est donné, il s’intéresse au microscosme bien particulier qu’est la famille.
Extrait :Accroupie sur la berge, j’ai regardé longtemps mon reflet dans l’eau fuyante. Était-ce encore moi, cette fillette aux traits étranges? Ou alors les années m’étaient-elles déjà passées dessus ? Le temps, comme chez tous les vieillards, m’avait-il donc déjà allongé au passage non seulement les oreilles, mais aussi le nez ? Était-ce lui, le temps, qui avait tiré vers le bas sur mes paupières et sur mes joues, déposé sur mes cheveux tout ce gris ? Mais peut-être aussi la Louve elle-même se jouait-elle de moi, entremêlant ma propre jeunesse et ma vieillesse à venir dans ses rides fines, sur le dos de ses vaguelettes argentées. À portée de main, une vieille carpe m’observait.