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En mai 2001, Aline Apostolska met un terme à sa vie de génitrice, rompant le dernier lien qui pouvait encore la rendre semblable à sa mère. La question se pose alors, irréductible et inévitable. «Qu’est-ce qu’être femme ? Quelle femme suis-je et comment le suis-je devenue ?» Elle fait face à cette question que chaque femme s’est posée au moins une fois dans sa vie, avec émotion, lucidité, amour et surtout en dénonçant toute forme de faux-semblant.Avec L’Homme de ma vie, l’auteure assume ici un récit ouvertement autobiographique avec le désir que le lecteur trouve des échos personnels et collectifs dans son histoire la plus intime. «Quand un écrivain écrit «moi», méfiez-vous, il vient de vous échapper. » Elle ose une mise à nu bouleversante pour elle-même et pour le lecteur, avec le désir que sa vie s’ouvre finalement sur l’inconnu.De Skopje à Paris, du Caire à Montréal en passant par Montpellier ou New-York, voici l'histoire d'une femme, de ses choix et de ses exils, tantôt consentis tantôt provoqués. Des villes et des hommes. Des hommes, comme autant de repères, de signes, de paroles : les amants bien sûr, mais aussi bien le père, le frère ou les fils.Parallèlement à cette remarquable cartographie du désir, Aline Apostolska élabore, hors des dogmes et des méthodes, une somptueuse réflexion tant sur les relations entre les hommes et les femmes, que sur l'identité, l'altérité, la maternité et l'écriture comme incontournable territoire de la quête de soi.S'il est vrai, comme on l'a déjà prétendu, que le récit est un genre fondamentalement impudique, voici le livre de l'impudeur obligée et assumée. Car si le geste même d'écrire suppose une certaine perversité, Aline Apostolska nous démontre, dans une écriture bouleversante, que cela doit s'exercer sans aucune compromission et en toute «connaissance de cause».
D'origine macédonienne mais de culture française, Aline Apostolska parle cinq langues. Très vite, elle se sent attirée par les métiers de la communication. Elle a travaillé comme journaliste autant pour la presse écrite que pour la radio. En plus d'avoir dirigé une collection aux Éditions Dangles de 1991 à 1997, elle a publié 18 ouvrages, en France, entre 1986 et 1997. À son arrivée à Montréal en 1998, elle a animé des émissions littéraires à la radio de la chaîne culturelle de Radio-Canada en plus de signer des chroniques dans différents quotidiens. Les Jeux olympiques de la ruelle, son troisième roman jeunesse, montre que la violence et la vengeance, si elles sont bien canalisées, peuvent mener à de grandes réalisations.
Extrait :Au fond, je vous raconte ces histoires pour les mêmes raisons que vous les lisez. Ma petite histoire n’est qu’une version de la vôtre. Un éclat d’humanité. On en revient toujours au même point. Les hommes. Les femmes. Le Soleil. La Lune. La nuit. Le jour. Les relations entre les hommes et les femmes. Des rondes entre le Soleil et la Lune. Le jour qui court toujours après la nuit. Tant et tant de dérisoires petits tours de piste. Dans l’histoire de chacun des bouts d’histoire des autres. En chacun, des échos du tintamarre général. Et puis un jour, une nuit, plus rien. Le silence. L’oubli. La mémoire d’une petite histoire dans laquelle on se reconnaît, en oubliant même le nom de celle ou de celui qui en a inscrit la trace.