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Croisement entre Arsène Lupin, pour son côté pickpocket, et Sol, pour son amusante dyslexie, Jeff, le héros de Mélamine Blues, ne laissera personne indifférent. Personnage grincheux à souhait et à la vision teintée de cynisme, il aura tôt fait de bousculer le conformisme ambiant par ses savantes analyses à l’emporte-pièce.Vingt ans après La Note de passage, François Gravel nous livre un roman corrosif, détonant et jouissif. Qu’on se le dise !Jeff est un préposé aux bénéficiaires un brin dyslexique qui peut vous entretenir jusqu’à plus soif de ses théories sur l’expansion de l’Univers, le rôle des Jordannaires dans la carrière d’Elvis Presley, ou encore l’importance du vocabulaire pour amorcer la pompe à désir féminine. Pour arrondir ses fins de mois, il se fait parfois pickpocket culturel. Iseult est propriétaire d’une boutique médiévale. Douée d’un sens de l’organisation peu commun, elle a le don de scénariser des coups fumants. Elle aussi s’intéresse aux poches arrière de ses contemporains, mais elle est surtout en quête d’un enjeu moral satisfaisant. Quand ces deux-là conjuguent leurs efforts pour détrousser les baby-boomers donneurs de leçons, les concessionnaires Chrysler et les amateurs de jazz, ça grince dans la culture !
François Gravel, dont l'œuvre compte plus de 50 titres, possède le rare talent de s'adresser avec le même plaisir contagieux à tous les publics, jeunes et moins jeunes. Pour le reste, il n'a jamais escaladé l'Everest, n'a pas joué pour les Canadiens et n'a jamais essayé de provoquer une polémique pour qu'on parle de lui dans les journaux. Il se contente d'écrire des romans et il s'en porte bien!
Extrait :Ma drogue à moi, c’est l’adrénaline. Il paraît que l’usine est située dans une petite glande quelque part autour du rein, c’est un médecin qui me l’a dit. Je l’aurais plutôt imaginée directement dans le cerveau, mais peu importe qu’elle soit là ou ailleurs, l’important c’est qu’elle fonctionne, et la mienne fonctionne à merveille : aussitôt que je m’approche de mon client je la sens se mettre en marche, j’ai la gorge sèche et les doigts qui picotent, j’entends tout, je vois tout, c’est comme si j’avais pris de la coke et ça m’a coûté gratis. Je ne connais rien qui bat ça, sauf le sexe, et encore faut-il que ce soit avec quelqu’un d’autre plutôt qu’en tête-à-tête avec une boîte de kleenex. Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas, mais je pique. Et c’est en piquant que je me pique moi-même à l’adrénaline pure, en utilisant une seringue que je suis toujours seul à utiliser. Mais trop de drogue tue le reste, comme dit le proverbe, alors il ne faut pas abuser, sinon la vie devient dégueulasse comme un Pepsi éventé un jour d’été (…)