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Ludmilla Chiriaeff est la fondatrice des Grands Ballets Canadiens. Son histoire, au-delà de la danse qui est toute sa vie, est celle d’une petite fille de la Révolution russe qui a dû fuir, comme des milliers d’autres sans-papiers, l’Allemagne nazie. Ayant survécu à la Deuxième Guerre mondiale ainsi qu’à des années de disette et de déboires conjugaux, Ludmilla se réfugie finalement au Québec en 1952. On y suit le parcours de cette femme déterminée jusqu’à la fin, jusqu’au constat des rêves brisés. Pour une danseuse, se retrouver en fauteuil roulant est bien pire que la mort…Avec Danser pour ne pas mourir, Nicolle Forget nous offre bien sûr la biographie d’une grande dame de la danse, mais aussi et surtout un livre colossal, un document incomparable sur l’histoire de la danse au Québec auquel elle a consacré 10 ans de sa vie, interrogeant une centaine d’intervenants et de proches de Ludmilla Chiriaeff afin de dresser ce portrait qui dépasse de loin celui du personnage.Ludmilla est Otzup avant d’être Chiriaeff. Née à Berlin en 1924, où ses parents se sont retrouvés après la Révolution, elle commence très tôt des cours de danse. Toutefois, sa trop grande taille lui met des bâtons dans les roues, compromettant son rêve le plus cher : elle ne deviendra jamais première danseuse. Confrontée au nazisme, la jeune femme, grâce à la danse, parvient néanmoins à survivre à la guerre, à la famine et à la Gestapo.En 1946, Ludmilla traverse en Suisse pour y ouvrir son premier studio de danse, avant de venir vivre au Québec en 1952, dotant ainsi la province d’une compagnie de ballet. Faisant venir de grands chorégraphes, elle crée pour la télévision mais aussi pour la scène; ses productions susciteront d’ailleurs la formation d’ateliers de costumes et de décors. Transformant les Ballets Chiriaeff en une compagnie – les Grands Ballets Canadiens –, elle met sur pied les Compagnons de la danse, le Jeune Ballet, l’Académie des Grands Ballets et l’École supérieure de danse du Québec. C’est aussi elle qui convainc le gouvernement du Québec d’intégrer la danse au curriculum régulier.À travers ses activités d’entrepreneure, Ludmilla Chiriaeff se mariera trois fois. Chacune de ses relations se terminera de manière dramatique, surtout la dernière, qui la laissera brisée sur le plan tant psychologique que physique. Celle pour qui la vie était mouvement se meurt.
Administratrice de sociétés, Nicolle Forget est diplômée en administration, en droit et en bioéthique. Membre du barreau, elle a fait du journalisme et siégé, depuis le début des années 1960, à de nombreux conseils d’administration et tribunaux administratifs. Nicolle Forget a publié deux ouvrages aux Presses de l’Université du Québec. De tout temps active dans des groupes à caractère social et communautaire, elle a été membre fondateur de la Fédération des femmes du Québec et présidente de l’Association des consommateurs du Québec, en plus d’avoir présidé les Ballets Eddy Toussaint et le Festival d’été de Lanaudière.
Extrait :Au cours de l’un de ses vagabondages dans les rues de Berlin, Ludmilla se retrouve dans le quartier Schöneberg. Elle se rend sur Speyererstrasse, jusqu’au coin où un mur de la conciergerie qu’ils habitaient masque le cratère creusé par les bombes. Sautant d’un tas de débris à un autre, elle descend dans ce qui était une partie de la cave qui les abritait pendant cette horrible nuit de novembre. Que ne voit-elle pas, au milieu des restes de ce qui fut une imposante construction? Une plante qui poussait bravement sa tête vers la lumière, un pied de patate. Ainsi, « j’ai compris qu’il faut continuer, qu’il faut se battre, que la vie est en avant, que la vie ne s’arrête jamais. Et je me suis juré que j’allais danser à nouveau et pour le reste de mes jours. Parce que la danse c’est le mouvement et que le mouvement c’est le souffle qui me tient en vie ».