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En fin observateur de l’âme humaine, François Désalliers propose une autopsie du tragique dans ce qu’il a de quotidien et de sournois car l’impensable est bien souvent à la portée de tous…Et il utilise son redoutable talent de conteur pour arracher à ses personnages criants de vérité une humanité qu’il élève au rang de mythe. Car ces êtres, autrement, demeureraient aux yeux de notre époque avide de héros, de simples anonymes.Deux hommes, deux pères de famille, deux voisins, deux destins. Ils vivent côte à côte, mais ne se connaissent pas. L’un écrit, l’autre pose des clôtures. L’un est marié à une gérante de caisse populaire et père de trois enfants dont il s’occupe avec soin. L’autre est divorcé, séparé de ses deux enfants qu’il ne voit pas souvent, ce qui l’arrange, car il déteste la mère, une femme quelconque qui collectionne les pensions alimentaires. Chacun vit dans son petit monde jusqu’au jour où Francis, l’écrivain, rend visite à Léopold, le poseur de clôtures. Débute alors une aventure étrange, rocambolesque et funeste.
Pour son sixième roman, Les Géants anonymes, François Désalliers a élaboré une histoire dans laquelle il fait évoluer des gens ordinaires, mais qui sont amenés à poser des gestes d’éclat. Pour ce faire, il sonde les forces obscures qui nous habitent et fait subir à ses personnages les conséquences de leurs desseins machiavéliques. C’est donc un retour à la fiction dramatique pour cet auteur polyvalent qui nous avait livré une grinçante comédie avec Un été en banlieue, son précédent roman chez Québec Amérique.
Extrait :Francis regarde les nageurs. Il sait très bien ce que veut dire sa femme. Oui. Elle a lieu de s’inquiéter. Parce que Carole ne quitte pas son esprit. Il ne pense qu’à elle. Il ne l’a rencontrée qu’hier ! C’est absurde. Il ne peut faire autrement que de se dire que c’est absurde. Mais cela ne change rien. Il aurait envie de tout avouer à Monique. Mais avouer quoi ? Une femme qu’il a rencontrée la veille! Avec qui il n’a fait que parler de son frère et baiser. Baiser. Oui. Il y a cela aussi.