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Dans ce recueil de nouvelles, Lyne Richard aborde une obsession qui lui est chère : l’eau. Une mer ici pleine de désespérance, remplie d’un siècle et demi de douleurs et d’amours naufragées. Divisées en deux parties, les «acteurs» et les «scènes», les vingt et une nouvelles qui composent ce recueil vous transportent dans un écosystème où les travers humains sont exacerbés par un habile chant choral aux accents poétiques. L’auteure sait résolument installer une atmosphère à la fois étonnante et inquiétante dans un lieu qui n’est pas sans rappeler le Griffin Creek d’Anne Hébert. Roses-sur-Mer est un bien étrange coin de pays. On pourrait même dire que cette petite localité en bordure de l’eau est un personnage en soi tant elle exerce une influence sur le comportement de ses résidents, estivants ou permanents. Selon la croyance populaire, on dit même que « la mer sort ses couteaux la nuit et vient trancher les cordes vocales de ceux qui n’ont plus assez de mots pour la douleur. » C’est donc dans ce terreau fertile en rebondissements que le lecteur fait la rencontre de personnages singuliers, à commencer par la figure emblématique de Rose, décédée mystérieusement en juillet 1846, et qui serait peut-être à l’origine de la malédiction. Pas de répit donc pour ces bonnes gens aux destins entrecroisés. Car qui dit petite ville dit aussi absence de vie privée…
Née à Québec, Lyne Richard est poète, romancière, nouvelliste et artiste-peintre. Elle consacre tout son temps à la création d’oeuvres visuelles et littéraires. Parmi ses publications, on compte Tout ce blanc près de l'oeil (Les Éditions David, 2006), Dans l'infini du rouge (Le Loup de Goutière, 2002) et Les soifs multipliées (Le Loup de Goutière, 1994), recueil qui lui a valu d'être finaliste au prix littéraire Desjardins. Chez Québec Amérique, elle a déjà publié Le Bruit des oranges (2007) et elle nous offre deux nouveaux romans cette saison : Il est venu avec des anémones, destiné aux adultes, et La Nuit Woolf, son premier roman jeunesse, une histoire d’amour terriblement romantique, pleine de promesses et d’espoir, comme la vie.
Extrait : Une fois que vous avez accordé votre corps aux parfums de Roses-sur-Mer, plus rien ne vous rattache au reste du pays. Pas même l’odeur des azalées des jardins de Métis, pas même la beauté des pivoines du jardin Van den Hende. Rien. Vous êtes ligoté ici, dans les remous salés et les vents rouges que Rose a laissés en héritage.Parfois la senteur des Roses est insupportable. Surtout à l’anniversaire de la mort de Rose. L’odeur emplit alors toutes les maisons et les femmes colorent leurs lèvres de rouge profond. Près du quai, la joie des hommes est désaccordée et les bateaux ne vont pas plus loin que leurs amarres. On dit alors de la mer qu’elle est d’humeur à courir les cendres.