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Les sociétés autochtones de l'Amérique du Nord appartenant à la famille linguistique iroquoienne ont été présentées dans l'ethnographie historique comme une sorte de paradis perdu pour les femmes. L'auteur, anthropologue, remet en cause cette idée en éclairant divers aspects de la condition des femmes par le biais d'une enquête ethnohistorique.
Roland Viau enseigne au département d'anthropologie de l'Université de Montréal. Il est l'auteur de Enfants du néant et mangeurs d'âmes, guerre, culture et société en Iroquoisie ancienne (Boréal, 1997), qui a remporté le Prix du Gouverneur général pour l'essai.
En 1724, le jésuite Joseph-François Lafitau écrivait que les sociétés iroquoises constituaient un Empire des femmes. A sa suite, ethnologues et anthropologues auront vu dans l'Iroquoisie une sorte de paradis perdu pour les femmes, un univers culturel où régnait la mère, bénéfique et redoutable.
Roland Viau vient remettre en question cette idée reçue. Après avoir recensé l'abondante littérature consacrée à la femme iroquoienne et en avoir fait le bilan critique, il propose une ethnographie historique de la vie quotidienne en Iroquoisie au temps de la colonisation européenne (1600-1850), qui s'attache particulièrement à décrire les usages familiaux, les manières de vivre, les rapports sociaux de sexe et les principaux phénomènes de culture. Il examine de façon systématique la répartition des tâches par genre sexuel au sein des communautés villageoises iroquoiennes, tant au niveau de la ronde ou du cycle des saisons que des arts de faire. Il se penche ensuite sur les rapports sociaux de sexe par le biais de thématiques aussi variées que la sexualité, les interdits relatifs aux menstrues et à la grossesse, les lois régissant la formation des couples, l'éducation des enfants, la fréquence du suicide chez les femmes, la mort et la guerre.
Il en résulte le portrait fascinant d'une société à la fois proche et lointaine de nous, et qui ne peut manquer de nous amener à nous interroger sur la place des femmes dans toute société.