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«Moi, cet après-midi, je me dirige vers un vieillard que tout le monde croit mort.» En été de 2001, un cinéaste québécois se rend en Angleterre pour rencontrer le personnage central de son prochain film. Un personnage bien réel : James Richard Cross, le diplomate anglais qui fut, en automne de 1970, l’un des deux otages du Front de libération du Québec. La rencontre de ce «personnage secondaire» de l’histoire du Québec se double d’un voyage dans le temps, un voyage dans les coulisses du XXe siècle en compagnie d’un de ses acteurs. Un de ceux, si nombreux, pour lesquels le script ne prévoyait pas de réplique. Ce personnage « retrouvé» est donc aussi un temps retrouvé : l’époque trouble de la crise d’Octobre, où un autre otage, le ministre Pierre Laporte, fut assassiné et où la Loi sur les mesures de guerre transforma momentanément Montréal en État policier. Dans cette histoire, Cross, qui croupira soixante jours dans la «prison du peuple », n’est qu’un détail et, par là, il s’approche de celui que nous sommes tous, qui compte pour peu, et qui, pourtant, est, doit être, la seule mesure de notre humanité. Révolution. Ordre public. Contre les idées, les individus ne font jamais le poids. À moins qu’on cesse de les imaginer pour enfin, vraiment, les rencontrer.