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Il est d’usage de dire que nous, modernes occidentaux, appartenons à un « âge séculier ». Comment sommes-nous passés d’un temps, encore proche, où il était inconcevable de ne pas croire en Dieu, à l’époque actuelle, où la foi n’est plus qu’une option parmi d’autres et va jusqu’à susciter la commisération ? L’explication la plus courante est qu’à la faveur des progrès de la connaissance la vérité aurait triomphé de l’illusion, nous poussant à ne chercher qu’en nous-mêmes notre raison d’être et les conditions de notre épanouissement ici-bas. En révélant les impensés de ce récit classique de la victoire des Lumières, qui fait du « désenchantement du monde » la seule clé de l’énigme, Charles Taylor entreprend une enquête philosophique et historique monumentale qui renoue les liens entre l’humanisme et l’aspiration à la transcendance. Loin d’être une « soustraction » de la religion, la sécularisation est un processus de redéfinition de la croyance qui a vu se multiplier les options spirituelles. Si plus aucune de celles-ci n’est en mesure de s’imposer, les impasses du « matérialisme » et les promesses déçues de la modernité continuent d’éveiller un besoin de sens.
Il est d’usage de dire que nous, modernes occidentaux, appartenons à un « âge séculier ». Comment sommes-nous passés d’un temps, encore proche, où il était inconcevable de ne pas croire en Dieu, à l’époque actuelle, où la foi n’est plus qu’une option parmi d’autres et va jusqu’à susciter la commisération ? L’explication la plus courante est qu’à la faveur des progrès de la connaissance la vérité aurait triomphé de l’illusion, nous poussant à ne chercher qu’en nous-mêmes notre raison d’être et les conditions de notre épanouissement ici-bas. En révélant les impensés de ce récit classique de la victoire des Lumières, qui fait du « désenchantement du monde » la seule clé de l’énigme, Charles Taylor entreprend une enquête philosophique et historique monumentale qui renoue les liens entre l’humanisme et l’aspiration à la transcendance. Loin d’être une « soustraction » de la religion, la sécularisation est un processus de redéfinition de la croyance qui a vu se multiplier les options spirituelles. Si plus aucune de celles-ci n’est en mesure de s’imposer, les impasses du « matérialisme » et les promesses déçues de la modernité continuent d’éveiller un besoin de sens.