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Pour composer ce recueil, Gabrielle Roy a retravaillé deux de ses textes anciens déjà publiés, La Vallée Houdou et Un vagabond frappe à notre porte, et leur a ajouté deux nouvelles inédites, Où iras-tu Sam Lee Wong? et Un jardin au bout du monde. Si elle a pu rapprocher ainsi des écrits de périodes différentes, c'est qu'ils appartiennent tous, en fait, au même univers, qu'ils expriment tous la même grande vision que la romancière a héritée de sa jeunesse manitobaine et qu'elle n'a cessé, tout au long de son oeuvre, d'approfondir et de méditer comme si elle représentait pour elle la vision la plus juste, la plus belle et la plus poignante de la condition humaine.
Pour composer ce recueil, Gabrielle Roy a retravaillé deux de ses textes anciens déjà publiés, La Vallée Houdou et Un vagabond frappe à notre porte, et leur a ajouté deux nouvelles inédites, Où iras-tu Sam Lee Wong? et Un jardin au bout du monde. Si elle a pu rapprocher ainsi des écrits de périodes différentes, c’est qu’ils appartiennent tous, en fait, au même univers, qu’ils expriment tous la même grande vision que la romancière a héritée de sa jeunesse manitobaine et qu’elle n’a cessé, tout au long de son œuvre, d’approfondir et de méditer comme si elle représentait pour elle la vision la plus juste, la plus belle et la plus poignante de la condition humaine. Une plaine infinie aux horizons toujours les mêmes et toujours changeants; dispersés çà et là dans cette immensité déserte, des hommes et des femmes venus de partout – une famille de paysans canadiens-français, un restaurateur chinois, un groupe de colons doukhobors, une Ukrainienne amoureuse des fleurs – et qui cherchent leur place dans un monde à la fois ouvert et hostile, amical et impossible à habiter; au fond du cœur et de la pensée de ces solitaires, un curieux mélange de nostalgie pour le vieux pays quitté et d’attirance pour celui qui les accueille, et une soif de beauté et de solidarité d’autant plus pressante que chacun d’eux sait à quel point il est seul et combien sa vie est petite et fragile : telle est l’image qui se dégage de ces quatre récits du « bout du monde », image à la fois du Canada occidental que Gabrielle Roy a connu et rêvé et, plus profondément, de la « terre des hommes » où nous sommes tous, à quelque titre, des immigrants à la recherche d’une patrie. Cet ouvrage, le neuvième de Gabrielle Roy, a été publié pour la première fois à Montréal en 1975 et traduit en anglais deux ans plus tard. La présente édition contient le texte définitif, revu et corrigé, d’Un jardin au bout du monde, suivi d’une chronologie et d’une brève notice.