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Le 22 février 2012, Alain Saulnier, directeur général de l’information à Radio-Canada, est convoqué au bureau du vice-président Louis Lalande qui lui apprend qu’on met fin à son emploi. Comme journaliste et dans divers postes de responsabilité, Alain Saulnier était dans la maison depuis vingt-cinq ans. Pourquoi la direction a-t-elle décidé, après plusieurs autres mises à pied de cadres, de le remercier à son tour ce jour-là ? Le président Hubert T. Lacroix avait-il des comptes à régler ? Était-ce une décision politique voulue par le gouvernement conservateur ? Le Canada, pays qui a plus de géographie que d’histoire, s’est construit grâce aux communications, ferroviaires au XIXe siècle, audiovisuelles depuis. Que serait devenu le Québec sans la création, en 1936, de Radio-Canada ? On sait l’importance des séries dramatiques, de la chanson, des émissions musicales ou de variétés dans la culture québécoise. On connaît aussi l’apport essentiel des émissions d’affaires publiques et d’information dans notre connaissance du monde. Pourquoi, depuis la Révolution tranquille, le gouvernement du Canada voit-il les activités de Radio-Canada comme celles d’un serpent en son sein ? Quand, l’un après l’autre, d’année en année, les gouvernements canadiens ont amenuisé l’allocation parlementaire de l’entreprise publique, poussant Radio-Canada à commercialiser son antenne pour survivre, les politiques ont en fait choisi d’étouffer à petit feu la liberté de création des artistes et celle des journalistes d’informer adéquatement le public. Alain Saulnier raconte, dans « Ici était Radio-Canada », l’histoire de la construction et de la déconstruction de notre radiotélévision publique. Est-il trop tard pour sauver cette institution essentielle à notre démocratie ?