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Un dogme a longtemps régné dans les sciences humaines : vouloir trouver des bases biologiques au comportement humain n'était pas seulement erroné mais constituait une dangereuse illusion pouvant mener aux pires dérives eugénistes et fascistes. Pour l'éthologue Luc-Alain Giraldeau, c'est exactement le contraire : plus on étudie la nature, plus il devient évident qu'elle ne pourrait jamais servir à justifier ce qui est permis ou défendu. Accepter d'être darwinien, c'est accepter cette vérité lourde de conséquences : la notion de bien et de mal ne peut en aucun cas venir de la nature. La biologie peut être pertinente sans être pour autant déterministe, aveugle et automatique. La biologie est tout à fait compatible avec la liberté. Il ne nous reste plus qu'à assumer ce qui nous distingue réellement du monde animal : la responsabilité de décider de l'acceptable ou de l'inacceptable.
Mettons-nous, un instant, à la place d'un pigeon qui nous aperçoit au coin d'une rue. Que voit-il ? Un primate nu, couvert d'habits, avec un nez de chair molle au lieu d'un bec et deux yeux de prédateur qui visent la même cible... Luc-Alain Giraldeau s'est donné pour objectif de nous faire voir l'étrangeté de ce que nous sommes vraiment. Nous sommes, comme tous les animaux, le résultat de ce mécanisme aveugle et froid qu'est l'évolution. Pourtant, de nombreuses sciences, qu'il s'agisse de la médecine, des sciences sociales ou des sciences humaines, ferment encore les yeux sur cette réalité dérangeante mais irréfutable. Giraldeau nous met en garde toutefois, au nom même de la science, contre la tentation de vouloir trouver dans le monde animal des modèles pour le comportement humain et insiste sur toute la liberté qu'octroie à l'homme cet outil fabuleux que l'évolution lui a mis entre les mains : la culture.