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Juste avant les premières lueurs de l’aube, dans une petite ville du sud des États-Unis, un policier à cheval s’approche d’un itinérant noir couché dans la rue, vieil homme usé par la misère et par les drogues. Celui-ci apostrophe violemment le policier, lui rappelant toutes les injustices que ses ancêtres ont subies aux mains des Blancs. Le policier n’a qu’une envie, capturer cet homme et l’emmener finir sa nuit en prison. De quel droit ose-t-il s’en prendre à lui? N’est-il pas après tout le représentant de l’ordre auquel doivent se soumettre tous les citoyens de ce pays? C’est alors que s’interpose un travesti qui vient de finir sa soirée dans un bar, le Petites-Cendres que les lecteurs de la grande série Soifs connaissent déjà. Il tente de parlementer avec le policier, il couvre le vieil homme de son corps, comme un bouclier, tandis qu’il voit la main du policier serrer la crosse de son revolver dans sa gaine. Il se dit que le policier blanc n’osera jamais tirer ainsi sur un pauvre homme sans défense. Mais en est-il vraiment certain?Pendant que se joue ce drame, répétition inlassable d’une guerre vieille comme l’Amérique, la nuit bouge, animée par toute une galerie de personnages : deux garçons qui se sont lancés par jeu dans la mer gonflée par la tempête; une adolescente, Lucie, qui pousse le fauteuil roulant de son père, vétéran blessé à la guerre, qui ne veut sortir que la nuit; Lou et Philli, ce jeune homme et cette jeune femme qui veulent changer de sexe puis se marier ensemble, et que le soleil levant trouve endormis, enlacés, sur la plage.Entrer dans un livre de Marie-Claire Blais, c’est voir le monde s’ouvrir devant nos yeux. Si la romancière reste fidèle à sa longue phrase, elle travaille ici sur un plan plus intime, à l’intérieur d’un plus petit « format », dirait-on si elle était peintre, dans une manière qui n’est pas sans rappeler celle des « peintures noires » de Goya.
Depuis La Belle Bête (1959), Marie-Claire Blais est acclamée comme un des plus grands écrivains de sa génération. Elle est lauréate de très nombreux prix, dont, pour l’ensemble de son œuvre, le prix David, le Prix de l’Union latine, le Prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco. Elle a été plusieurs fois lauréate du Prix du Gouverneur général. Elle est membre de l’Académie royale de Belgique.
Juste avant les premières lueurs de l’aube, dans une petite ville du sud des États-Unis, un policier à cheval s’approche d’un itinérant noir couché dans la rue, vieil homme usé par la misère et par les drogues. Celui-ci apostrophe violemment le policier, lui rappelant toutes les injustices que ses ancêtres ont subies aux mains des Blancs. Le policier n’a qu’une envie, capturer cet homme et l’emmener finir sa nuit en prison. De quel droit ose-t-il s’en prendre à lui? N’est-il pas après tout le représentant de l’ordre auquel doivent se soumettre tous les citoyens de ce pays? C’est alors que s’interpose un travesti qui vient de finir sa soirée dans un bar, le Petites-Cendres que les lecteurs de la grande série Soifs connaissent déjà. Il tente de parlementer avec le policier, il couvre le vieil homme de son corps, comme un bouclier, tandis qu’il voit la main du policier serrer la crosse de son revolver dans sa gaine. Il se dit que le policier blanc n’osera jamais tirer ainsi sur un pauvre homme sans défense. Mais en est-il vraiment certain?Pendant que se joue ce drame, répétition inlassable d’une guerre vieille comme l’Amérique, la nuit bouge, animée par toute une galerie de personnages : deux garçons qui se sont lancés par jeu dans la mer gonflée par la tempête; une adolescente, Lucie, qui pousse le fauteuil roulant de son père, vétéran blessé à la guerre, qui ne veut sortir que la nuit; Lou et Philli, ce jeune homme et cette jeune femme qui veulent changer de sexe puis se marier ensemble, et que le soleil levant trouve endormis, enlacés, sur la plage.Entrer dans un livre de Marie-Claire Blais, c’est voir le monde s’ouvrir devant nos yeux. Si la romancière reste fidèle à sa longue phrase, elle travaille ici sur un plan plus intime, à l’intérieur d’un plus petit « format », dirait-on si elle était peintre, dans une manière qui n’est pas sans rappeler celle des « peintures noires » de Goya.