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Poèmes? Proses? L’art de Pierre Morency se moque bien des catégories qui cherchent à enfermer le surgissement de la parole. Dans ce nouveau recueil, le poète noue tous les fils qu’il a fait dérouler dans ses œuvres précédentes. Les figures familières – la mère, le père, l’amoureuse, les enfants –, l’écriture et la fulgurance de la nature, tout est inscrit ici dans une langue inlassablement polie, affinée, tendant vers la plus grande transparence afin de laisser passer la lumière.
Poèmes? Proses? L’art de Pierre Morency se moque bien des catégories qui cherchent à enfermer le surgissement de la parole. Dans ce nouveau recueil, le poète noue tous les fils qu’il a fait dérouler dans ses œuvres précédentes. Les figures familières – la mère, le père, l’amoureuse, les enfants –, l’écriture et la fulgurance de la nature, tout est inscrit ici dans une langue inlassablement polie, affinée, tendant vers la plus grande transparence afin de laisser passer la lumière. Cette lumière du matin qui est à la fois le bout de la nuit et le commencement du jour. Ce que nous propose encore une fois Pierre Morency, c’est un art poétique, qui est, comme il se doit, ni plus ni moins qu’un art de vivre. Cela se passe le plus souvent assis à une table. Pas toujours assis, debout parfois, mais à une table presque à tous coups, la table étant, parmi les blocs de monde, le plus propice au polissage d’un faire. Un individu, un corps, un esprit, une personne soulevée par un désir de faire naître, se saisit d’un outil et commence à tracer, sur une surface, des signes venus des galaxies de la langue et qui, sous forme de mots, recèle une infinité de possibles. Cela se nomme écrire. Écrire suppose un fort vouloir de commencement, le rappel battu de toutes les forces connues et inconnues. Cela implique aussi une longue plongée vers les fonds, une détermination à respirer, là où ce n’est pas toujours éclairé, le seul air qui vraiment vous grisera. (« Peint sur la table du plongeur »)