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Une femme rend visite quotidiennement à son mari, dont la mémoire a été ravagée suite à un grave accident. Il ne se souvient que de l'amour qu'il porte à sa femme. Désormais, les époux ne partagent plus rien de leur vie sociale, amoureuse et intellectuelle d'autrefois.
Une femme rend quotidiennement visite à son mari. Sa mémoire est ravagée par les séquelles d'un grave accident. Il ne se souvient que d'une seule chose : l'amour qu'il porte à sa femme.. Mais quand on ne partage plus rien de la vie sociale, sexuelle, culturelle, intellectuelle, est-ce que l'amour suffit encore ?. Un texte à la fois tendre et terriblement lucide sur l'accompagnement d'une mémoire qui se meurt, sur la volonté de continuer à partager une intimité percée de routines, sur les rituels qui permettent d'entretenir la flamme minuscule d'un amour diaphane.. Elle : Voilà ! Mais vous êtes très beau. Monsieur Auguste Brouillard, avec votre belle cravate ! . Lui : C'est drôle ! Que c'est drôle ! . Elle : Quoi ? . Lui : Auguste Brouillard. Quel drôle de nom ! . Elle : C'est ton nom. . Lui : Tu es drôle ! . Elle : Tu trouves ça drôle ? Mais je ne fais pas de blague. C'est vraiment ton nom. . Lui : Ce n'est pas mon nom. . Elle : Ah non ? Et c'est quoi, ton nom ? . Lui : Charlie Saint-Exupéry. . Elle : Ce n'est pas ça. . Lui : Mais oui ! Charlie Saint- Exupéry ! . Elle : Mais non, ton nom c'est : Auguste Brouillard. . Lui : Charlie Bonaparte ! . Elle : Auguste Brouillard ! . Lui : C'est mon nom, quand même, je dois bien savoir ! . Elle : Mais non, mon chéri, tu ne sais pas... . Lui : Et pourquoi pas ? . Elle : Je suis désolée. Je suis vraiment désolée. Tu as eu un accident, tu as perdu la mémoire. Tu ne te soutiens plus de rien. Je suis désolée. Mon amour... . Lui : Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. Je me souviens de toi. . Elle : Oui, mais à part moi, tu ne te souviens de rien. À part peut-être la reine d'Angleterre, va savoir pourquoi... .