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Dans cette étude, parue en 1932, le philosophe allemand souligne l'unité de la pensée de Jean-Jacques Rousseau dans ses romans, ses oeuvres autobiographiques, philosophiques ou politiques.
Dans cet essai consacré à Rousseau, Cassirer met en lumière le paradoxe central de la pensée du philosophe genevois : «Comment le mal et le péché peuvent-ils être imputés à la nature humaine, si celle-ci, dans sa constitution primitive, est libre de tout mal, de tout péché, s'il n'y a pas eu de corruption radicale ?» Une analyse rigoureuse des textes, nourrie par une grande érudition, lui permet de développer cette interrogation en montrant comment, chez Rousseau, la nature sociale de l'homme est ce qui rend compte tant du mal que d'une possibilité de salut qui se situe dans l'horizon du politique. Rousseau, en faisant de l'ordre politique et moral un ordre autonome, est ainsi bien le grand précurseur de notre modernité. La préface de Jean Starobinski souligne l'étonnante modernité de cette lecture, selon laquelle Rousseau est le plus moderne des penseurs des Lumières..