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Les trois textes réunis ici proposent une analyse rétrospective de l'évolution de la notion d'Etat-nation au cours du XXe siècle. Ils posent la question de l'avenir de démocratie dans les organisations postnationales et dessinent les contours d'une politique européenne centrée sur l'exercice de la citoyenneté et la mise en oeuvre de la justice sociale.
Produit de la centralisation monarchique et des révolutions modernes, l'État-nation apparaît aujourd'hui bien mal adapté à l'intégration économique mondiale. Les eurosceptiques, qui en revendiquent l'héritage et affirment sa pérennité, redoutent l'ouverture des frontières et appellent au refus de la mondialisation des échanges. Les euro-libéraux, qui se satisfont d'une Europe du grand marché, n'ont que faire des structures politiques et se moquent des malheurs des États nationaux. Les fédéralistes, qui défendent à la fois l'ouverture des frontières et la formation d'un espace politique intégré à l'échelle européenne, fondent leur position sur la nécessité d'élever le pouvoir politique à la hauteur de la puissance nouvelle de l'économie afin de lui faire contrepoids.. Jürgen Habermas est de ceux-là. L'un des plus grands philosophes contemporains dessine les contours d'une politique européenne qui ferait toute sa place à l'exercice de la citoyenneté et à la mise en oeuvre de la justice sociale..