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En proposant une théorie esthétique qui reprenne les méthodes et les enseignements de la philosophie pragmatiste, R. Shusterman adhère à une conception unitaire de l'art, portant cependant une attention particulière aux expressions artistiques populaires, comme le tag, le graffiti, le rap ou le funk.
L'art à l'état vif a été publié aux Éditions de Minuit en janvier 1992, proposant une nouvelle théorie esthétique pragmatiste où, à côté d'un poème de T. S. Eliot, s'affirmaient, paradoxalement et avec force, des formes de culture populaire, telles que le rap, le graph, le funk ou la breakdance. Le livre fit grand bruit et permit de faire se rencontrer des esthétiques qu'on aurait pu croire étrangères les unes aux autres, mais qui se retrouvaient en fait dans une pratique artistique ouverte et dans une conception de l'art comme « art de vivre ». Le corps prenait également une place centrale dans ce livre, annonçant ce qui allait devenir le thème de l'oeuvre à venir de Shusterman : la somaesthétique, discipline qu'il a développée ensuite dans plusieurs ouvrages, dont Conscience du corps (L'éclat, 2007). Vingt-six ans plus tard, le livre reparaît en poche, enrichi de nouvelles préfaces et d'un appendice qui témoignent du chemin parcouru..