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Un plaidoyer contre la place grandissante accordée au cerveau suite aux découvertes en neurosciences. L'auteur assure que la matière cérébrale ne peut seule ordonnancer la vie et commander à toutes les émotions, les pensées et les relations humaines. Il invite à considérer la dimension humaine de tout choix ou sentiment.
Depuis quelques années, avec le développement exponentiel de la neuroscience cognitive, de la neuroimagerie, de la neuropsychologie, on accorde une place toujours plus grande au cerveau, qui régenterait désormais non seulement notre pensée, mais aussi nos émotions, nos doutes, nos amours, etc., au point que ce n'est plus tant l'humain qui pense, est ému, doute, aime etc., mais la « matière cérébrale », promue au rang d'ordonnatrice despotique de nos vies et de nos espérances. La rumeur neuroenthousiaste emboîte le pas et suit la science sur une carte du cerveau qui ressemble de plus en plus à la carte du Tendre d'une Mademoiselle de Scudéry devenue « neurologienne ». Après Creuser la cervelle (PUF, 2012), Emmanuel Fournier, avec cet « esprit » si particulier qui n'a été repéré sur aucune image du cerveau, dresse un réquisitoire d'insouciance contre ce nouvel ordre cérébral qui, à force de neurocertitudes, nous prépare, à nous écervelés, un monde d'encervelés à la merci des Pères Ubu de la neuroquelquechose..