couverture

Pervertissement totalitaire (Le)

La banalité du mal selon Hannah Arendt

Leibovici, Martine

  • Éditeur : Kimé
  • Collection : Philosophie en cours
  • ISBN 9782841747795
  • Paru le 20 mars 2017
  • 54,95 $ *
  • Philosophie

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Résumé

Une exploration des thèses avancées par H. Arendt autour de la banalité du mal. Les auteures montrent que ses analyses de la domination totalitaire ne renonçent pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence pour chacune de ses paroles et chacun de ses actes. Ainsi, la philosophe questionne la nature et les conditions de la responsabilité.

Quatrième de couverture

Le pervertissement totalitaire . La banalité du mal selon Hannah Arendt . Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu'Arendt, trompée par l'apparence qu'Eichmann a voulu donner de lui-même pour se défendre, aurait dressé le portrait d'un terne bureaucrate se contentant d'obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d'examiner ce genre d'arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de la notion de banalité du mal, constamment banalisée tant par ses détracteurs que par ceux qui pensent la reprendre à leur compte.. L'expression oxymorique de « banalité du mal » n'indique pas une banalisation du mal que fut le génocide des Juifs par les nazis, mais sa neutralisation par le banal, cette déréalisation du mal, par ses auteurs, se révélant une dimension constitutive de sa monstruosité criminelle. Pour en saisir l'enjeu et le caractère sans précédent, il est nécessaire d'en contextualiser l'efficacité meurtrière par rapport à ce que nous appelons le pervertissement totalitaire.. Fondé sur un dispositif de perversion de la dimension même de la loi au sens politique, juridique et moral du terme, le totalitarisme pervertit l'aspiration éthique elle-même et produit cet autre oxymore qu'est la spontanéité organisée, faisant apparaître des criminels sans culpabilité, dont le dés-intéressement idéologique, qui leur tient lieu d'intimité, s'exprime comme jusqu'au-boutisme meurtrier, ces criminels revendiquant, pour s'en glorifier, leur criminalité extrême comme un sublime devoir.. Telle est la force de la réflexion d'Arendt : ne renonçant pas au postulat de la liberté humaine et à l'exigence adressée à chacun de répondre de ses paroles et de ses actes, c'est toujours la question de la nature et des conditions de la responsabilité qu'elle veut élaborer jusque dans les situations où celle-ci semble disparaître..