* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Une recherche théorique sur la manière dont les concepts d'espace, de milieu et de présence s'incarnent au cinéma à travers des plans qui dépassent leur simple fonction décorative.
À l'image, un corps apparaît, et avec lui un lieu. Un homme est entré dans l'eau d'un lac (Vincent n'a pas d'écailles, Thomas Salvador, 2015). Ses mouvements prennent des qualités aqueuses : fluidité, impétuosité, jaillissement... Le corps flue à des vitesses inconcevables. Mais l'eau pourrait être tout autre : lourdeur, stagnation, imprégnation... Si à l'image s'actualise sa fluence, c'est donc à l'aune de ce que le corps fait d'elle. Et le cadrage, les durées de plan, les mouvements de caméra travaillent à consigner autant qu'à susciter cette définition réciproque d'une spatialité et d'une corporéité.. Cette manière de figurer l'espace et les corps qui s'y tiennent est mobilisée par des cinéastes pourtant très différents (Serra, Ozu, Nichols, Ford, Glazer, Epstein, Kitano). Dans leurs films affleure ainsi une véritable entr'appartenance des corps et de l'espace, qui résiste aux notions de « décor » ou de « paysage » comme à d'autres catégories spatiales. Dès lors, à la lumière de diverses propositions théoriques, il s'agira de se donner les moyens de nommer ce que ces étranges contextures font accéder au sensible : des milieux. On examinera donc cette singulière capacité du cinéma à dessiner des milieux, mais aussi certaines questions qu'elle permet de poser à nouveaux frais : qu'est-ce qu'un territoire en cinéma ; quelles sont les modalités d'apparaître d'un sujet filmique ; puis-je, au cinéma, découvrir des états de corps et d'espace que mon corps « réel » n'expérimentera jamais ?.