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Dans cet essai, l'auteur s'intéresse à la conclusion de l'oeuvre de Foucault, lorsqu'il se demande si la vie de chaque individu ne pourrait pas devenir une oeuvre d'art. Il met en relation cette interrogation à la fois esthétique et éthique avec la réflexion développée par le philosophe concernant les attitudes possibles face aux ordres et aux normes qui contraignent l'individu.
« La vie de tout individu ne pourrait-elle pas être une oeuvre d'art ? Pourquoi une lampe ou une maison sont-ils des objets d'art et non pas notre vie ? »
C'est sur cette interrogation que se clôt l'oeuvre de Michel Foucault, mort prématurément en 1984. Il ne s'agit pas seulement d'une ultime conversion esthétique qui nous enjoindrait de devenir tous des artistes, mais bien d'un projet éthique nous invitant à modifier nos comportements pour nous inventer nous-mêmes. Foucault ne cherche jamais à fixer des règles de conduite, il s'applique plutôt à rendre compte d'expériences concrètes d'émancipation. Il mesure l'efficacité d'attitudes spécifiques : celle des Cyniques antiques, l'attitude moderne et critique, jusqu'à l'attitude militante de ses contemporains. Le travail du philosophe est de rendre visibles les attitudes partagées qui nous permettent aujourd'hui des pratiques de liberté inédites face aux pouvoirs et dans nos rapports avec les autres.
