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Marina et Nicolaï se rencontrent en 1928 en banlieue parisienne où ils sont voisins. Une amitié naît de leur goût commun de la poésie mais lorsque Marina part en vacances avec ses enfants, leurs rencontres sont interrompues. Dès lors commence une correspondance presque quotidienne qui s'étend sur 3 mois et commente les menus évènements de la vie quotidienne et les dernières nouvelles littéraires.
Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva en 1927 laissera une trace lumineuse. Tous deux habitent Meudon, ils fréquentent les mêmes amis, assistent souvent ensemble à des spectacles ou à des soirées littéraires. En juillet 1928, Tsvetaeva part avec ses deux enfants à Pontaillac, en Charente, haut lieu de villégiature de l'émigration russe. L'amitié littéraire devient alors roman d'amour où se mêlent le quotidien et le sublime. Une correspondance unit pendant trois mois Tsvetaeva et Gronski, resté à Meudon. Jalousie, susceptibilité, drame, admiration, excès et passion ponctuent au fil des jours les lettres, avec pour leitmotiv le besoin d'amour et l'appel à l'aide. L'échange épistolaire, maternel au départ, devient possessif et violent : «Lorsque tu es rentré dans un ordre mien, c'est-à-dire que tu es passé de ton ordre à toi dans le mien, tu es tombé sous ma loi.» La mort prématurée de Gronski, en 1934, d'une chute dans le métro parisien provoque chez Tsvetaeva un chagrin «aigu et pur comme un diamant». «J'avais été son premier amour et lui - mon dernier», dira-t-elle. La publication du poème de Gronski, Belledonne, peu de temps après sa disparition, sera réellement pour elle un «cadeau posthume», reconnaissant en son auteur non seulement son héritier, mais une voie poétique d'une grande originalité.. Cet Été-là, écrit Véronique Lossky dans sa préface, est «un monument d'amour, mais aussi une célébration infiniment douloureuse d'un moment particulièrement intense dans la vie et dans l'oeuvre de la grande Marina Tsvetaeva»..