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Depuis la mythologie grecque, lorsque les consciences sont frappées de stupeur, que les corps se figent sur place ou, au contraire, se lancent dans des courses effrénées et incohérentes, nous donnons à cet effondrement social le nom de panique. La panique est-elle autre chose qu'un mythe ?
L'incroyable violence du II septembre 2001 n'a provoqué à aucun niveau la panique que ses commanditaires probablement espéraient : l'évacuation des tours s'est faite sans débandade meurtrière. C'est que le coup, par son énormité même et son caractère totalement inattendu, fut vécu comme provenant d'un dehors absolu. Or, la panique est un mal de l'intérieur et un système social a d'autant plus de propension à se décomposer en panique que le mal est déjà en lui, contenu. La panique boursière en est la démonstration. Quand la panique décide de manifester sa présence, elle surprend encore plus ses victimes qu'un coup venu d'ailleurs. Comment les phénomènes de panique nous permettent-ils de comprendre ce qui fait «tenir ensemble» une société, ce qui lie les hommes les uns aux autres dans un contexte social ?.