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Une rhétorique de l'euphorie a succédé au pessimisme qui caractérisait le discours sur l'Afrique depuis les années 1960. Avec ses ressources naturelles et ses matières premières, le continent africain serait le futur eldorado du capitalisme mondial. Cet essai propose de penser l'Afrique à partir d'un projet de civilisation équilibrant les ordres économique, culturel et spirituel.
Né en 1972 au Sénégal, Felwine Sarrest écrivain et universitaire. Agrégé d'économie, il enseigne à l'université Gaston Berger de Saint-Louis-du-Sénégal. Il a publié Dahij (Gallimard, 2009), 105 rue Carnot et Méditations africaines (Mémoire d'encrier, 2011 et 2012).
L'Afrique n'a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu'on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu'elle se sera choisi. Son statut de fille aînée de l'humanité requiert d'elle de s'extraire de la compétition, de cet âge infantile où les nations se toisent pour savoir qui a accumulé le plus de richesses, de cette course effrénée et irresponsable qui met en danger les conditions sociales et naturelles de la vie.
Sa seule urgence est d'être à la hauteur de ses potentialités. Il lui faut achever sa décolonisation par une rencontre féconde avec elle-même. Dans trente-cinq ans, sa population représentera le quart de celle du globe. Elle en constituera la force vive. Un poids démographique et une vitalité qui feront pencher les équilibres sociaux, politiques, économiques et culturels de la planète. Et pour être cette force motrice, positive, il lui faut accomplir une profonde révolution culturelle et accoucher de l'inédit dont elle est porteuse.
Elle doit participer à l'oeuvre d'édification de l'humanité en bâtissant une civilisation plus consciente, plus soucieuse de l'équilibre entre les différents ordres, du bien commun, de la dignité.
Ce livre est un acte de foi en cette utopie active : une Afrique qui porte l'humanité à un autre palier.