couverture

Récits de la Kolyma

Chalamov, Varlam Tikhonovitch

  • Éditeur : Verdier
  • Collection : Slovo
  • ISBN 9782864323525
  • Paru le 15 octobre 2003
  • 69,95 $ *

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Résumé

Ensemble de six recueils de textes inspirés par les dix-sept ans passés par V. Chalamov dans les camps de la Kolyma en Sibérie à partir de janvier 1937. Il raconte à travers ses récits multiples qui s'enchevêtrent, la vie dans les camps, le travail dans les mines, ses condamnations successives pour des activités jugées contre-révolutionnaires et anti-soviétiques.

Quatrième de couverture

Les Récits de la Kolyma, réunis pour la première fois en français, retracent l'expérience de Varlam Chalamov dans les camps du Goulag où se sont écoulées dix-sept années de sa vie.. Fragments qui doivent se lire comme les chapitres d'une oeuvre unique, un tableau de la Kolyma, ces récits dessinent une construction complexe, qui s'élabore à travers six recueils. Chaque texte s'ouvre sur une scène du camp. Il n'y a jamais de préambule, jamais d'explication. Le lecteur pénètre de plain-pied dans cet univers. Les premiers recueils, écrits peu après la libération, portent en eux toute la charge du vécu. À mesure que le narrateur s'éloigne de l'expérience, le travail de la mémoire se porte aussi sur la possibilité ou l'impossibilité de raconter le camp. Certains thèmes sont alors repris et transformés. La circulation des mêmes motifs entre différents récits, différentes périodes, constitue à elle seule un élément capital pour le décryptage de la réalité du camp; on y retrouve la grande préoccupation de Chalamov: comment traduire dans la langue des hommes libres une expérience vécue dans une langue de détenu, de «crevard», composée de vingt vocables à peine?. Les récits s'agencent selon une esthétique moderne, celle du fragment, tout en remontant aux sources archaïques du texte, au mythe primitif de la mort provisoire, du séjour au tombeau et de la renaissance.. On y apprend que le texte est avant tout matière: il est corps, pain, sépulture. C'est un texte agissant. À l'inverse, la matière du camp, les objets, la nature, le corps des détenus, sont en eux-mêmes un texte, car le réel s'inscrit en eux. Le camp aura servi à l'écrivain de laboratoire pour capter la langue des choses.. Le camp, dit Chalamov, est une école négative de la vie. Aucun homme ne devrait voir ce qui s'y passe, ni même le savoir. Il s'agit en fait d'une connaissance essentielle, une connaissance de l'être, de l'état ultime de l'homme, mais acquise à un prix trop élevé. C'est aussi un savoir que l'art, désormais, ne saurait éluder.
. Traduit du russe par Sophie Benech, Catherine Fournier, Luba Jurgenson.. Préface de Luba Jurgenson. Postface de Michel Heller..