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En mai 1990, trois ex-militants de l'organisation Lotta Continua, dont Adriano Sofri, sont condamnés, sur la seule foi des aveux d'un repenti, à vingt-deux ans d'emprisonnement pour le meurtre du commissaire Calabresi, assassiné à Milan en mai 1972. Evoquant les procès inquisitoriaux des XVIe et XVIIe siècles, cette affaire interroge l'historien qui se prononce pour la révision du procès.
Le juge et l'historien. Considérations en marge du procès Sofri | Carlo Ginzburg . Le 17 mai 1972, le commissaire Calabresi est assassiné à Milan. Ce policier avait été présenté comme responsable de la mort d'un anarchiste, Giuseppe Pinelli, dont on avait découvert le corps défenestré, en décembre 1969, dans le jardin de la préfecture de police... Seize ans plus tard, Leonardo Marino, ex-militant du groupe Lotta Continua, s'accuse d'avoir participé au meurtre et met en cause ses camarades Ovidio Bompressi, Giorgio Pietrostefani et Adriano Sofri. Au terme d'un périple judiciaire - sept procès en neuf ans - les trois hommes sont condamnées, sans preuve et sur la seule foi des « aveux » de ce « repenti », à vingt-deux ans d'emprisonnement, tandis que leur accusateur bénéficie de la prescription.. Dans cette affaire, l'auteur retrouve maints aspects des procès en sorcellerie de l'Inquisition qu'il a souvent étudiés. La réflexion méthodologique sur les indices et les preuves, et l'analyse des démarches comparées du juge et de l'historien, se mêlent ici à une étude minutieuse des documents et témoignages, qui révèle l'inconsistance des accusations portées. Comment une telle affaire fut-elle possible en démocratie ?.