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Cet ouvrage réalisé par la fille de J. Vigo, s'appuie sur des documents commentés qui retracent la vie et l'activité du cinéaste : les photos et documents de l'album de famille : l'enfance, la maladie... ; les films : des notes du cinéaste, des documents de travail, des séquences de photogrammes ; la filiation : les traces de J. Vigo dans les films des cinéastes contemporains.
Luce Vigo, critique, a eu en charge la programmation de salles «Art et Essai» et la direction de festivals de courts métrages (notamment Epinay). Auteur de dossiers pédagogiques, elle est co-rédactrice en chef, avec Catherine Schapira, d'Allons z'enfants au cinéma, une anthologie de deux cents films pour jeune public, éditée par «Les Enfants de cinéma».
A propos de Nice, Taris, Zéro de conduite et L'Atalante : quatre films seulement de 1929 à 1934. Un affrontement avec la censure officielle puis avec celle de l'industrie du cinéma. Une vie trop brève qui s'achève à 29 ans... Vigo est devenu une sorte de Rimbaud du cinéma...
Luce Vigo propose ici un portrait débarrassé de toute une mythologie romantique. Fille du cinéaste, elle n'avait que trois ans à la mort de son père, mais elle l'a trouvé peu à peu à travers les témoignages de ses amis, ses archives personnelles et les films eux-mêmes. Non, Vigo n'était pas un artiste maudit, obsédé par la mort, mais un jeune homme assoiffé de cinéma. Si le souvenir de son père anarchiste arrêté sous ses yeux, puis «suicidé» en prison alors qu'il n'avait que douze ans, hante cette œuvre, elle ne se réduit pas aux traces d'une biographie. Vigo a créé un langage cinématographique novateur à la fois visionnaire et réaliste, alliance de beauté et de cruauté, qui ouvrait des voies nouvelles en ces débuts du parlant. «Un cinéaste-né», proclamait dès 1934 Elie Faure. Il ne cesse de renaître chaque jour un peu plus pour les nouvelles générations, et Luce Vigo y contribue aujourd'hui avec chaleur et lucidité.