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Cet essai aborde les enjeux théoriques et polémiques qui ont traversé le débat français de la sociologie. La tradition germanique de M. Weber et G. Simmel a retrouvé son éclat en privilégiant l'action humaine, alliée à une approche phénoménologique (Husserl, Scheler, Merleau-Ponty). T. Blin dévoile les impasses de ces différentes approches de l'individu dans la société.
Pour cause d hégémonie durkheimienne, que n'amoindrira pas la vague structuraliste, la tradition sociologique allemande, de Max Weber à Georg Simmel, est longtemps restée cantonnée dans d'obscurs baraquements, où ne rodaient que quelques rares chercheurs têtus. Ce temps passé n'est plus le nôtre.. Il s'est en effet trouvé que les sciences sociales, revues et corrigées à l'encre naissante des années 1980, vécurent un « changement de paradigme » marquant la sortie de l'âge structuraliste, au profit d'une attention portée à la part réfléchie de l'action humaine. D'où cette conséquence qu'il n'y avait plus à dire « structure », « déterminisme caché »,avec pour corrélat le (beau) rôle démystificateur du sociologue, mais « action ». La sociologie pourrait alors s'offrir corps et âmes, ici à la tradition compréhensive, là à l'herméneutique, ailleurs à l'anthropologie du quotidien, à la phénoménologie sociale.... Décorticage des arcanes de la phénoménologie sociale à l'appui, de Husserl à Aron Gurwitsch, en passant par Merleau-Ponty et Alfred Schütz, Thierry Blin nous livre un essai ardent et polémique sur une pente récente du débat sociologique qui intéressera également le philosophe..