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Frauke et Alex se sont rencontrés en Allemagne durant la guerre. Lui, un soldat profondément traumatisé par un conflit qui le dépasse ; elle, une jeune femme survivant tant bien que mal dans un pays en ruine. De retour au pays, Alex attend le bateau qui doit amener Frauke enceinte. Cette pièce a remporté la Prime à la création 2003 du Fonds Gratien Gélinas à Montréal.
Emma Haché est née à Lamèque, en Acadie. Formée en théâtre à l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick, puis à Montréal chez Omnibus à l'École de mime corporel, elle poursuit ses études en écriture dramatique au Centre de création scénique. En 2002, elle a été lauréate du Prix littéraire Antonine-Maillet- Acadie Vie pour sa pièce Lave tes mains.
Frauke et Alex se sont rencontrés en Allemagne durant la guerre. Lui, un soldat profondément traumatisé par un conflit qui le dépasse ; elle, une jeune femme survivant tant bien que mal dans un pays en ruine. En conjuguant leurs peurs et leurs douleurs, ils ont conçu un enfant. De retour au pays, Alex attend le bateau qui doit amener Frauke enceinte : une opération promotionnelle pour un politicien sponsorisé par une marque de cigarette. Le début d'une longue confrontation entre ces deux êtres malades au cur d'une société aux valeurs incertaines et parfois dérisoires.
En lui attribuant la Prime à la création du Fonds Gratien Gélinas, le jury a fait part de sa découverte d'une nouvelle écriture absolument inusitée, soulignant notamment la barbarie de la langue, la grande sensibilité de l'auteure et la profondeur évidente de son uvre. Une pièce complètement envoûtante, dont l'univers à la fois très fort et très personnel provoque un grand vertige.
Alex : J'ai marché longtemps. Sur des pays mouillés par la sueur d'hommes comme moi. Ils ne se sont pas tous arrêtés. Certains cicatrisés de ma race ont continué de marcher. Les autres, tirés en plein vol dé leur jeunesse, enterrés avec les rats,sur des terres dont je ne me souviens plus du nom, tellement mes jambes marchaient sans demander leur reste...
Frauke : J'erre avec les loups. Chaque nuit de mes jours, leurs yeux jaunes m'observent. Dans la course des ombres, j'ai seulement une couverture pleine de retailles pour me protéger du froid, pour me donner répit de leurs regards. Dans cette couverture, chaque fois que je m'y cache, je vois des insectes... Toutes sortes d'insectes rampants, volants, tisseurs de toiles. Je les vois qui entrent dans mon étoffe par de petits trous...
