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Cette nouvelle, parue en 1874, fait partie du recueil Les diaboliques. Cette publication a valu à Barbey d'Aurevilly un procès pour outrage à la morale publique. Il y trace le portrait de personnages féminins affranchis de toute morale et soumis à la seule loi de leurs désirs.
J'avoue me complaire dans cette littérature. Peut-être parce que Barbey est un de ces « réacs » aussi impitoyables pour l'incurable sottise des conservateurs que pour la suffisance des sectateurs du « progrès ». Comme moi, il a une tendresse désemparée pour une catholicité à la française en voie avancée de dépérissement. Comme moi, il aime une France d'imagerie, proustienne en quelque sorte, recluse hors du siècle dans ses châteaux de rase campagne. Comme moi, la province lui inspire un mélange d'appétence et d'exaspération. Bref, il use de la nostalgie comme d'une « vieille maîtresse », titre de son roman le plus magique. C'est un sceptique démodé ; dans un tel récit où le passé s'effeuille comme un vieux grimoire, je trouve je ne sais quel parfum suranné qui tranche artistiquement avec cet hymne paradoxal à la passion amoureuse. En le relisant, je me revois errant autour de Valognes, dans le bocage du Cotentin, en quête de fantômes que sa plume a su faire éclore. Pour moi en tout cas.
Denis Tillinac.