* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Singer raconte ses souvenirs d'enfance, dans la Varsovie juive d'autrefois. Son père, rabbin, était juge et arbitre de toutes sortes de problèmes qui se posaient quotidiennement au sein de sa communauté. Dans l'embrasure de la porte, le petit garçon écoutait avidement les histoires de Reb Asher le laitier, de la blanchisseuse, du vieux Traitl ou de la petite Esther.
Rares sont les romanciers qui ont peint avec une telle finesse les replis secrets de la psyché féminine. C'était son idéal d'ailleurs : « Être le serviteur de deux idoles, les femmes et la littérature ». Mêler les deux lui paraissant naturel, Singer n'envisageait pas la vie sans vies parallèles. C'est ce qui m'a frappée tout de suite quand j'ai commencé à le lire.. Il y a chez le héros singérien une formidable propension à la démultiplication. Ou plutôt à la division. Chaque être est un et indivisible, dit-on ? Pas chez Singer ! Chez Singer, je n'est pas un autre. Je est mille autres.. En ce qui me concerne, Singer m'aura fondamentalement apporté la possibilité d'accepter l'idée d'un moi à facettes - ou même d'un moi en miettes - inconnaissable. Comme une part étrangère et imprévisible de nous-mêmes. Et, en même temps, une manière de se réconcilier avec tous ceux que l'on est, de déjouer les malentendus entre soi et soi-même..