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A partir de l'étude d'un tableau de Fragonard, E. Jollet développe une thèse qui met en parallèle les tableaux du XVIIIe siècle (Watteau, Chardin...) et la diffusion du newtonisme. La proclamation de la pesanteur comme loi universelle rencontre une résistance chez les peintres qui revendiquent, par les libertés qu'ils prennent vis-à-vis des ressemblances, l'autonomie de l'art.
Les Hasards heureux de l'escarpolette de J.-H. Fragonard (1767) est un exemple privilégié parmi les nombreuses représentations, dans les tableaux de genre français du XVIIIe siècle, de postures ou d'actions en rapport avec la pesanteur : figures en équilibre, en déséquilibre, en chute, en mouvement sur une balançoire.. Cette mise en évidence de la pesanteur s'accompagne curieusement de sa mise en cause, du fait du non-respect délibéré de la «pondération», c'est-à-dire de l'ensemble des procédés qui donnent sa stabilité au motif. Ce traitement contradictoire, présent aussi chez Watteau et Chardin, est à rapprocher de l'évolution contemporaine des sciences. La diffusion du newtonisme entraîne la multiplication des discours sur la pesanteur jusque dans le monde des arts. Seuls les peintres résistent et revendiquent, par les libertés qu'ils prennent vis-à-vis de la vraisemblance, l'autonomie de leur art.. L'ouvrage est donc une contribution à l'étude des rapports entre l'art et les savoirs : question d'une importance cruciale au siècle des Lumières et de l'Encyclopédie..