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Esther « Etty » Hillesum, née le 15 janvier 1914 au Pays-Bas et morte le 30 novembre 1943 au camp d’Auschwitz (Pologne), est une jeune femme juive connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime (1941-1942) et écrit des lettres (1942-1943) depuis le camp de transit de Westerbork aux Pays-Bas. Dans ce livre, Jean-Marie Papapietro imagine un interrogatoire auquel il soumet Etty Hillesum, pour comprendre et illustrer comment, tout en subissant l’horreur, cette femme a pu conserver son amour de la vie et de ses semblables, les humains, et comment elle a su rejeter tout sentiment de haine envers ceux qui commettaient l’odieux envers elle et son peuple.
Avant de s’installer au Québec, Jean-Marie Papapietro a mené en France et en Italie, une carrière de professeur, d’animateur et de metteur en scène. Il dirige la compagnie Le Théâtre de Fortune, qu’il a fondée en 2001, et considère le théâtre comme un authentique moyen de connaissance, un laboratoire où l’homme apprend à se découvrir et à se reconnaître. Dans un monde de machines, de spéculations et de médias qui mettent à mal l’imaginaire, le théâtre lui apparaît comme garant d’une parole vivante. C’est pourquoi il va vers des textes capables de stimuler à la fois la réflexion et l’imagination du spectateur, de parler de ce qui peut faire vraiment bouger les consciences à notre époque.
À l’origine de cette adaptation pour le théâtre du Journal d’Etty Hillesum, il y a la découverte de ce texte extrêmement riche et stimulant, comme tout ce qui touche à la complexité de l’âme humaine, surtout quand elle doit faire face à des événements historiques exceptionnels. Etty Hillesum a été confrontée à l’innommable supplice d’Auschwitz. Une fois les Pays-Bas écrasés sous la botte allemande, elle n’a rien fait pour fuir et a choisi en toute lucidité de rester solidaire de sa famille et de sa communauté. La frontière entre l’humain et l’inhumain est-elle si fragile qu’il suffise de peu de chose pour que des maux comme le nazisme puissent proliférer à nouveau? Où situer l’origine et l’essence de ce mal radical capable d’infester toute une société? Etty Hillesum a fait l’expérience du développement de ce cancer en cherchant inlassablement les moyens de ne pas se laisser contaminer par la haine ou le ressentiment. Son refus de capituler devant les perversions d’une idéologie mortifère comme le nazisme est transfiguré par une grâce souveraine. C’est ce qui rend uniques la légèreté de son pas, la lumière de son regard, la netteté de son geste. .