* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Dérives montréalaises se fonde sur une étude de terrain menée auprès d’un groupe de toxicomanes qui fréquentent les piqueries dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Les auteurs, anthropologues, basent leur étude sur deux types de données : histoires de vie et ethnographie des lieux. Ils s’interrogent d’abord sur le statut des histoires de vie, sur la manière d’interpréter ces récits, lus comme autant de versions différentes du même mythe de la drogue. Ils présentent le territoire d’Hochelaga-Maisonneuve, son paysage urbain, sa morphologie, sa précarité socioéconomique, la mobilité de ses habitants, et montrent, ensuite, combien ce territoire est parcouru par des circuits complexes de circulation et de consommation de drogues d’autant plus difficiles à cerner qu’ils sont directement reliés à l’espace domestique. Ils brossent également un fascinant tableau de l’existence toxicomane elle-même, au sein d’une dynamique qui s’enracine dans l’identité profonde d’une personne en tension, en fascination, en dépendance par rapport à un produit chimique, mais aussi par rapport à tout un milieu de vie dans lequel dominent conduites ordaliques et jeux avec la mort. Enfin, ils se demandent dans quelle mesure les phénomènes dits marginaux sont vraiment à situer dans la périphérie de nos sociétés urbaines contemporaines, surtout lorsqu’il s’agit de quartiers qui connaissent une détérioration de leurs conditions générales de vie, une érosion du tissu communautaire et des structures familiales. C’est sur cet horizon d’une redéfinition de la marge comme centre qu’ils proposent de réinterpréter un certain nombre de notions (celle du comportement à risque, entre autres) communément utilisées dans les programmes de prévention du sida.